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Visioconférence « Repenser la théorie et la prise en charge des violences sexuelles » par Bruno Clavier
Bonjour à toutes et à tous,
Comme nous vous l'annoncions dans la newsletter précédente, Bruno Clavier viendra nous parler, dans le cadre de la quatrième visioconférence/débat organisée par Généasens, le jeudi 20 avril à 19h30, de son nouveau livre « Ils ne savaient pas… Pourquoi la psy a négligé les violences sexuelles ? ».
« L'ampleur des violences sexuelles est enfin reconnue par notre société. Mais malgré l'urgence, une majorité de psys ne sont pas préparés pour aider les victimes de violences sexuelles! Depuis plus d'un siècle, les psychiatres, les psychanalystes et les psychologues n'ont, dans leur grande majorité, pas été formés à la prise en compte de la réalité des violences sexuelles. Quelle en est la cause? Pour Bruno Clavier, non seulement le déni de notre société mais aussi une théorie qui a nié cette réalité. Son auteur, Freud, avait une raison secrète à cela. Ce secret est l'incroyable faille thérapeutique qui a conduit des générations de psys dans une impasse, empêchant la plupart d'aider les victimes comme ils le voudraient. » (Extrait de la quatrième de couverture)
Pour ma part, je pense que la lecture de ce livre est indispensable pour quiconque s'autorise (ou est autorisé par un titre ou un diplôme) à recevoir des personnes dans le cadre d'une relation thérapeutique ou d’une relation d'aide et d’écoute - quelle qu'elle soit - dans laquelle la question de l'inceste ou d'abus sexuels est abordée.
« Et maintenant? Avec ce que l'on sait désormais, que faire de cette théorie du fantasme qui n'a jamais été explicitement remise en question ? Doit-on la rejeter en entier? Peut-elle s'ouvrir à la prise en compte de la réalité indéniable des violences sexuelles et de l'inceste ? » (Page 107)
« Être sérieusement à même de repérer les conséquences du psychotraumatisme est indispensable à cet endroit. La négligence d'hier et encore actuelle envers la question des violences sexuelles fait que ce savoir est aujourd'hui lacunaire d'une façon générale. » (Page 113)
Pour préparer cette soirée, en plus de l'article « Les conséquences transgénérationnelles de la négligence des violences sexuelles par les thérapeutes » qui a été publié par Bruno Clavier il y a quelques semaines sur Geneasens, je vous invite à découvrir ci-dessous quarante phrases que j'ai extraites du livre de Bruno, avec son accord, et qui serviront de trame pour le débat et animer le volet des questions et réponses.
Si le sujet vous concerne ou vous intéresse, je vous invite à m’envoyer vos questions que je relaierai auprès de Bruno Clavier avant cet évènement.
Comme le nombre de places à cette conférence est limité, n'hésitez pas à vous inscrire rapidement. Cette conférence sera enregistrée et les personnes inscrites pourront également (re)voir celle-ci par la suite à leur meilleure convenance.
Bonne continuation à toutes et tous,
Pierre RAMAUT
Coordinateur de Généasens
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Référence
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Avec l'accord de l’auteur, ces 40 phrases sont extraites du livre « Ils ne savaient pas … Pourquoi la psy a négligé les violences sexuelles ? » de Bruno Clavier
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- « Bref, face au déferlement des cas, les thérapeutes psys sont - ou vont être - en première ligne. Sont-ils prêts ? Je ne le crois pas. Une des raisons en est que la théorie freudienne du fantasme est encore très présente, non seulement dans les cursus des formations en psychologie ou apparentés, mais aussi dans les médias… »
(Page 16)
- « Même si je suis critique envers la psychanalyse, j'estime qu'elle a un rôle à jouer. Me revendiquant psychanalyste, j'affirme qu'elle peut être une méthode majeure pour soigner les conséquences des violences sexuelles et de l'inceste. Cependant, elle ne le sera que si elle balaie radicalement les éléments erronés de sa théorie qui ont conduit à ce que ,pendant presque un siècle, les tragédies vécues par des milliers et des milliers de personnes ont été ignorées. Leur souffrance étant redoublée par cette ignorance. »
(Page 17)
- « Tout d'abord, Freud se trouvait dans un dilemme qui est celui de toute personne ayant subi l'inceste: dire ou ne pas dire dénoncer ou ne pas dénoncer? »
(Page 24)
- « Aussi, on peut supposer que Freud a succombé à ce qui menace toute personne ayant subi l'inceste: entrer dans des processus de défense tels que le clivage et le déni, de façon à gommer l'événement insupportable de toutes ses représentations, faire en sorte que la souffrance de la mémoire cesse. »
(Page 26)
- « Chez les personnes agressées sexuellement et encore plus quand elles l'ont été très précocement, il n'y a pas de différence entre l'agresseur et l’agressé. »
(Page 28)
- « Il m'apparaît qu'un prédateur sexuel fait rarement une seule victime. »
(Page 28)
- « Freud, qui a pourtant théorisé l'amnésie post-traumatique, serait donc lui-même amnésique. Il est submergé par les révélations identiques de ses patientes et patients qui, à chaque fois, lui ramènent sa propre histoire insupportable. »
(Page 30)
- « L’amnésie a une telle puissance que non seulement elle peut rendre inaccessible les traumas originels, mais aussi qu'elle plonge dans un état où aucune connexion consciente ne peut plus se faire entre ces traumas et d'autres éléments de la réalité tangible. »
(Page 30)
- « Si une majorité de personnes ayant des troubles psychiques sont concernées par la problématique des violences sexuelles, beaucoup de psychanalystes le sont aussi. On ne sera donc pas surpris de trouver des analystes qui le savent, d’autres qui le pressentent et d'autres encore qui en sont amnésiques. »
(Page 37)
- « Les patientes abusées peuvent chercher d'une façon ou d'une autre le passage à l'acte car elles sont en position d'enfant et cherchent désespérément à revivre leur trauma pour tenter de le résoudre. L'attitude du thérapeute est alors fondamentale. En agissant en parent non incestueux, il offre une possibilité de réparation. Dans le cas contraire, en ayant une relation amoureuse et sexuelle avec sa patiente, il rejoue l'inceste, créant un désastre thérapeutique chez cette dernière… »
(Page 39)
- « Comment peut-on affirmer que le plus traumatique, ce n'est pas l'acte que l'on a subi, mais le fait de le dénoncer ? Aucune écoute et pratique analytique ne peut justifier cela. »
(Page 53)
- « Tout d'abord, j'ai remarqué à travers les personnes et familles que j'ai reçues, que l'anorexie était un marqueur très fort de l'inceste et des violences sexuelles … et je ne suis pas le seul … »
(Page 56)
- « La question du déplacement est centrale en cas d'amnésie. L’inconscient opère fréquemment dans un rêve un déplacement, une personne anodine en remplaçant une autre importante dans le contenu manifeste du rêve; il fait la même chose avec le fantasme en cas de mémoire traumatique: les fantasmes de viol, le dégoût qui concerne le père, pourraient très bien concerner une autre personne. Il faut donc être d'une très grande prudence avec les flashs, les retours de mémoire et les rêves... »
(Page 57)
- « Il était important que je fasse cette mise au point personnelle. Je le répète: je ne fais de morale à aucun thérapeute, j'essaie juste de montrer qu'il s'agit d'une responsabilité collective. Ce livre a pour objectif de montrer aux patients, aux thérapeutes de tous bords et à l'ensemble des lecteurs, à quel point nous avons été dans l'erreur et l'aveuglement. »
(Page 65)
- « La psychiatrie n'a pas plus pris en compte les violences sexuelles que la société dans son ensemble. »
(Page 66)
- « La psychiatrie - ainsi qu'une bonne partie de la psychanalyse - sera la complice silencieuse d'une société qui préfère enfermer les hystériques, plutôt qu'admettre au grand jour ce qui leur a été fait. »
(Page 69)
- « Les pauvres enfants abusés payaient de leur enfermement la faute de leurs bourreaux, en incarnant de plus, à la place de ces derniers, le péché qu'ils avaient pourtant subi. »
(Page 69)
- « On constate que la perception des symptômes associés aux violences sexuelles n'est pas encore intégrée dans les fondamentaux psychiatriques, alors que beaucoup d'études récentes continuent à mettre en relation violences sexuelles et symptômes précis, comme ceux, justement, des comportements alimentaires. »
(Page 71)
- « Mon analyste, à qui je dois tant, portait cependant l'héritage d'un siècle de théories dans lesquelles la question des violences sexuelles a été si gravement occultée. »
(Page 79)
- « La première (résistance) a jusque-là été collective. Comme notre société ne souhaitait pas que l'on parle de ces violences dans une sorte de consensus inconscient, on n’en parlait pas. »
(Page 80)
- « La deuxième résistance, encore si présente dans les thérapies, est celle du patient qui place toujours le thérapeute dans un paradoxe: il veut qu'on y traite le sujet, mais en souhaitant que l'on ne l'aborde pas. »
(Page 80)
- « La troisième résistance (celle du thérapeute). Celle-ci tient principalement à une règle bien connue, ou qui devrait l'être : un thérapeute ne peut emmener son patient à un endroit où lui-même n'a pas pu aller dans sa propre thérapie. Cela ne signifie pas qu'il faut obligatoirement avoir vécu et travaillé psychiquement ce qu'a éprouvé le patient, mais plutôt que si le thérapeute a la même problématique que son patient et qu'il n'a pas pu, pour des raisons diverses, l'appréhender en lui-même, il ne pourra être une aide assez efficace sur ce sujet pour celui qu'il reçoit. »
(Page 81)
- « Lors d'un abus précoce vers 3 ou 4 ans, le corps de l'enfant n'est pas séparé de celui du parent. La peau n'est plus une frontière entre soi et l'autre, on a « l'autre dans la peau » comme en amour, sauf que dans ce cas précis, il s'agit d'inceste. »
(Page 87)
- « La phrase souvent entendue: « la psychanalyse sauve mais ne guérit pas » me paraît être un constat d'impuissance, celui qui a prévalu jusqu'ici et qui pointe l’imperfection du côté des patients alors qu'elle était du côté de la théorie. »
(Page 92)
- « Comme Jeffrey Masson l'énonce en conclusion, « il est intolérable, en effet, que ceux à qui les patients confient leur vie en venant à eux dans un état de souffrance émotionnelle après avoir subi des souffrances réelles dans leur enfance, utilisent leur confiance aveugle dans l'abandon par Freud de la théorie de la séduction pour continuer à infliger à leurs patients les abus mêmes dont ils ont été victimes dans l'enfance. » ce n'est pas le cas de Marie Balmary, comme on va le voir. »
(Page 97)
- « En tant que psychanalyste, Marie Balmary avait eu un cas de conscience: choisir entre la théorie freudienne du fantasme et la vérité d'une de ses patientes qui avait subi l'inceste. »
(Page 97)
- « En conclusion de son livre, Marie Balmary interpelle les analystes, décrivant un parcours de thérapeute dans lequel beaucoup pourraient se retrouver « ou ils donnent raison à la théorie, tort à ce qu'ils ressentent, et deviennent ces travailleurs acharnés qui hantent les sociétés psychanalytiques, cherchant sans cesse auprès d'un maître ou d'un groupe ce qu'ils n'auraient pas compris; ou bien ils donnent raison à ce qu'il ressentent, tort à la théorie, et s'éloignent de leurs groupements professionnels,portant dans une solitude difficile le poids du métier. »
(Page 101)
- « Solitude du thérapeute qui ne peut adhérer à une théorie dont il comprend qu'elle n'est pas adéquate, qu'elle ne fonctionne pas; et solitude de la victime face à un monde thérapeutique qui n'accueillait pas, ou niait ce que j'avais vécu. »
(Page 101)
- « Et maintenant? Avec ce que l'on sait désormais, que faire de cette théorie du fantasme qui n'a jamais été explicitement remise en question? Doit-on la rejeter en entier? Peut-elle s'ouvrir à la prise en compte de la réalité indéniable des violences sexuelles et de l'inceste ? »
(Page 107)
- « Les temps actuels impliquent donc de reconsidérer la situation avec deux sortes de fantasmes: le fantasme fruit d'une invention, lié au désir imaginaire, et le fantasme portant la marque du traumatisme réel. Mais alors, comment les distinguer ? »
(Page 110)
- « La détermination doit se fonder sur la connaissance de symptômes, de fantasmes, de comportements caractéristiques d'une personne ayant subi une violence sexuelle, un inceste, connaissance couplée à celle de ceux qui ne seraient qu'un fantasme œdipien. »
(Page 113)
- « Être sérieusement à même de repérer les conséquences du psychotraumatisme est indispensable à cet endroit. La négligence d'hier et encore actuelle envers la question des violences sexuelles fait que ce savoir est aujourd'hui lacunaire d'une façon générale. »
(Page 113)
- « L'attitude de thérapeutique en psychanalyse ne peut plus être celle qui consiste à attendre que le patient élabore, prennent conscience de ce qui l’ encombre, de ce qu'il souhaiterait jusqu'à ce qu'il livre lui-même ce matériel au rythme incompressible de la thérapie. »
(Page 114)
- « Cependant, on risque de faire une autre violence au patient en lui énonçant quelque chose qu’il n'est pas prêt à entendre et qui éventuellement le mettrait dans un état de décompensation qui n'est pas souhaitable. Alors comment faire? »
(Page 114)
- « Les traumatismes sexuels, quand ce sont des incestes, sont les plus dévastateurs, ils viennent briser le sentiment fondamental d'appartenance à une famille en tant que garante de la sécurité, du bien-être et du développement. »
(Page 116)
- « La famille est le noyau fondamental d'un humain; sans elle, il n'est rien: avec la violence sexuelle exercée par l'un de ses membres sur un autre, toute possibilité naturelle de continuer à exister disparaît pour ce dernier. C'est une des raisons qui fait que le suicide apparaît souvent comme la seule solution qui reste pour celle ou celui qui a subi l'inceste. »
(Page 117)
- « À partir de cette introduction de la notion de psychotraumatisme dans la prise en compte des personnes ayant subi des violences sexuelles, il importe que l'on puisse envisager l'apport, la complémentarité et l'interaction de toutes sortes de thérapies et de techniques thérapeutiques qui puissent aider à soigner les personnes sur ces 4 plans cités: le physique, l'émotionnel, le cognitif et l'énergétique. »
(Page 136)
- « Le trauma enfoui ne cesse tout au long de son existence de se manifester par toutes sortes de symptômes, et l'âge n'arrange rien. J'ai observé que plus une personne vieillit, plus ses défenses perdent leur efficacité, jusqu'à littéralement exploser, telle une digue qui céderait, lors du grand âge. Dans un certain nombre de démences séniles, les souvenirs surgissent et il n'est pas rare de voir de vieilles personnes s'adresser à leur agresseur déjà disparu en les insultant dans des crises de colère ou, à l'inverse, être constamment terrorisées par lui dans des accès paranoïaques. »
(Page 137)
- « Au moment où un enfant est abusé par un adulte, il perçoit l'âge mental de ce dernier qui, à l'instant de son agression, est aussi celui d'un enfant; souvent à l'âge auquel l'abuseur a lui-même été violenté. »
(Page 146)
- « C'est par cette note d'espoir que je voulais terminer ce livre. Elle montre que nous sommes en chemin pour sortir de la longue période obscure qui nous a précédé. Celle que j'ai essayé de décrire, période pendant laquelle les victimes n'étaient pas assez entendues, crues et accueillies par notre société dans son ensemble et malheureusement pas non plus vraiment dans l'intimité des cabinets de psys. »
(Page 177)
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Que révèlent les photos de notre inconscient familial ? par Christine ULIVUCCI
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Christine Ulivucci nous explique ce qui l’a amenée à utiliser la photographie comme outil thérapeutique et à travailler avec ses patients sur les processus de création artistique. Elle nous montre également que les photographies peuvent constituer un support thérapeutique précieux en psychanalyse transgénérationnelle et en psychogénéalogie.
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Transmettre et mettre en mots la migration familiale: toute une histoire ! par Barbara MOURIN
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Barbara Mourin partage son expérience sur l’accompagnement qu'elle réalise depuis plus de quinze ans, auprès de personnes migrantes fraîchement arrivées sur le territoire belge et qui, dans leurs valises invisibles, emportent avec elles le souvenir et la trace d’événements douloureux qui leur semblent parfois difficilement surmontables.
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L'inceste ne fait pas de bruit par Bruno CLAVIER
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Bruno Clavier nous parle de l’amnésie post-traumatique et de l’amnésie infantile qui sont importantes pour comprendre que plus les violences sexuelles ont lieu précocement dans l’enfance, plus il est difficile – mais pas impossible – de s’en souvenir. L’exposé aborde aussi les moyens de guérir, guérir pour ne plus subir, guérir pour ne plus détruire.
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