Autisme et psychanalyse transgénérationnelle

Bonjour à toutes et à tous,

En France, la décision de la HAS (Haute Autorité de Santé) de classer la psychanalyse parmi les interventions globales non recommandées dans la prise en charge des troubles envahissants du développement (TED), dont l’autisme, a défini un tournant historique dans une guerre totale qui perdure depuis des années entre les tenants de l’approche psychanalytique et ceux qui défendent les nouvelles méthodes éducatives et comportementales.

En avril 2010, la psychanalyste Julia Kristeva avait très justement noté que « l'espoir légitime soulevé par les neurosciences s'étiole en une idéologie qui ferait l'économie de la vie psychique ». Deux petites années ont passé et les neurosciences ont fait de remarquables avancées. Aujourd’hui tout s’explique en termes d’anomalies cérébrales, de déficits neuronaux, etc. Le reste ne compte pas, n’a jamais existé. Il n’y a pas d’esprit, pas de psychisme, seulement des organes, des hormones, des synapses…

La psychanalyse souffrirait-elle d’avoir négligé l’apport théorique essentiel que peut constituer le transgénérationnel dans ce débat ? Généasens se mobilise et invite ses membres à participer à un forum sur le thème « Autisme et psychanalyse transgénérationnelle » Pour amorcer cette réflexion, nous avons demandé à Bruno Clavier de nous faire part de son expérience clinique avec les autistes. Bruno Clavier est psychologue clinicien diplômé de la Faculté de Paris VII, psychanalyste et animateur au sein de l’équipe du « Jardin d’idées » des modules d’initiation à l’analyse transgénérationnelle à partir des arbres généalogiques. Il reçoit des adultes mais aussi beaucoup d’enfants et leurs parents, parfois dès leur naissance, notamment ceux présentant de graves symptômes obsessionnels, phobiques, voire des pathologies physiques qui évoquent fortement des problèmes d’ordre transgénérationnel.

N’hésitez pas à transférer ce message à d’autres professionnels concernés par ce sujet.

Bien cordialement,

Pierre RAMAUT
Coordinateur de Généasens

Le cas d'Aline, une enfant autiste

Dans son article, écrit pour Généasens, Bruno Clavier nous propose d’aborder la question de l’autisme à la lumière de la psychanalyse transgénérationnelle telle qu’il la conçoit dans l’héritage de Nicolas Abraham, Maria Torok, Françoise Dolto et de Didier Dumas. Tout d’abord, ses nombreuses études d’arbres généalogiques et sa clinique psychanalytique avec les adultes et les enfants l’ont fait intégrer la pensée transgénérationnelle non seulement au niveau théorique mais surtout pratique. Des disparitions spectaculaires de symptômes dans le cadre de pathologies diverses chez les enfants, après une prise en compte systématique des traumas de leurs parents couplée avec l’analyse de leurs arbres généalogiques n’ont fait que le conforter dans sa conviction que la clinique ne peut plus être pensée aujourd’hui sans cette triple prise en compte : le trauma des enfants, celui de leurs parents et celui de leurs ancêtres.

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