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Vestiges et vertiges de la transmission entre générations |
A toutes et tous bonjour,
La fin de l’année approche et c’est donc l’heure des bilans et des projets. Selon nos statistiques, vous êtes actuellement plus de 800 à recevoir cette newsletter. Hélas, suite à un problème technique, nous avons constaté que certains d'entre vous ne recevaient pas nos newsletters, à la suite de leur inscription en tant que membres de la communauté. Ce problème est maintenant résolu et vous pouvez retrouver les éditions précédentes de notre newsletter bimensuelle sur notre site. La pente de fréquentation du site augmente de façon très régulière et la moyenne quotidienne est de 120 à 150 visites par jour.
L’année prochaine verra apparaître une nouvelle version du site avec notamment la traduction en anglais du contenu du dictionnaire et des questions et hypothèses. Depuis quelque temps, nous recevons régulièrement des demandes de personnes à la recherche de praticiens dans le champ de la psychogénéalogie et de la psychanalyse transgénérationnelle. Jusqu'à ce jour nous avons répondu individuellement à ces demandes mais nous recevons aussi des requêtes de praticiens qui souhaitent augmenter leur visibilité sur le web et, dès lors, nous envisageons sérieusement de créer un annuaire des praticiens.
Le premier trimestre 2013 verra la naissance d’une nouvelle application destinée à l’accompagnement et à la transmission intergénérationnelle des récits de vie et à l’accompagnement et à la clôture symbolique du travail de deuil.
« Il y a malheureusement une absence de réflexion sur la mort dans notre société car la compréhension et l’intégration de la mort sont pourtant essentielles pour la construction psychique des enfants et donc forcément celle des adultes qu’ils deviendront.» Didier Dumas
L’objectif de cet outil sera, comme le préconisait Didier Dumas de pouvoir « penser la mort » et aussi de promouvoir la santé mentale et la vitalité des lignées grâce à des rituels funéraires bien menés. Nous vous parlerons prochainement en détail de cette application, baptisée « Commemoria » qui sera intimement liée à Généasens et à sa communauté.
Martine Lani-Bayle est née au milieu du siècle dernier. Son expérience professionnelle a été marquée, à partir de 1974, par 20 années en tant que psychologue clinicienne en service d’Aide sociale à l’enfance et en psychiatrie. En 1994 elle s’est dirigée vers l’enseignement et la recherche universitaires ; elle est depuis 1999 professeure en Sciences de l’éducation à l’université de Nantes. Ayant commencé à travailler auprès d’enfants en difficultés dans leur vie familiale et en difficultés scolaires, le fil conducteur de ses recherches a porté sur l’étude de l’histoire du rapport au savoir de la personne : en effet, et comme le souligne Edgar Morin, des liens se tissent entre notre vie et les savoirs que l’on construit au fil du temps, l’histoire de celle-ci pouvant dès lors contribuer à la compréhension de la constitution de ceux-là. Les ouvertures théoriques et cliniques qu’elle a élaborées l’ont conduite à proposer des modalités de compréhension de la personne et de ses apprentissages dans une perspective transdisciplinaire et intergénérationnelle. Conjointement, elle a réfléchi aux effets de la narration et de l’écriture au regard des processus de formation et de recherche.
Dans cet article, écrit à l’occasion de la Biennale de l'Éducation de Paris en juillet 2012, et qu’elle nous offre aujourd’hui pour cette newsletter, Martine Lani-Bayle s’interroge sur ce que nous pouvons faire du passé et comment ce passé se transmet ; la vie, notre vie à tous, est certes tournée vers l’avenir mais, sans toujours vouloir ni pouvoir dialoguer avec cet avenir, comment pourrions nous oublier le passé, « faire comme si » certains épisodes dérangeants, voire destructeurs, n’avaient jamais eu lieu ? Comment restituer la mémoire (et d’ailleurs de quelle mémoire parle-t-on?), avec quels choix ou quelles distorsions, et qu’en faire ? Et enfin, quels passages peuvent –ils s’ouvrir entre les générations ?
Nous vous souhaitons une excellente visite sur Généasens, nous vous rappelons que vos propositions de contributions et d’améliorations de notre site sont toujours les bienvenues et nous vous présentons déjà nos meilleurs vœux pour l’année qui s’annonce.
Cordialement,
Pierre RAMAUT Coordinateur de la communauté Généasens
Dictionnaire
Vestiges et vertiges de la transmission entre générations par Martine Lani-Bayle
Transmettre, à la base, ce serait faire passer une information d’un émetteur vers un récepteur, en supposant que ce dernier recevra bien ce qui lui a été envoyé. Or, le préfixe trans signifie « ce qui passe au travers et va au-delà » : ainsi, la transmission, c’est ce qui échappe (à toute volonté) et aboutit à autre chose que ce à quoi c’était destiné. Il y a dès lors, en bout de chaîne, trans-formation, changement de forme, à savoir littéralement métamorphose, autrement dit trahison, c’est-à-dire traduction dans un autre système de signifiants. Alors, imaginer la transmission comme passage à l’identique, dans l’idée d’une tradition qui sauvegarderait un patrimoine en l’état, ne pourrait, dans les faits, être une sauvegarde, mais plutôt un sauve-qui-peut. Le processus prévaut ainsi sur le produit final qui lui, n’est ni prévisible ni programmable. Ces remarques conduisent au constat suivant :
- Il ne suffit pas de transmettre (donner, ou dire), pour que quelque chose soit reçu (ou entendu).
- Il ne suffit pas de ne pas transmettre (ne pas dire) pour que quelque chose ne soit pas reçu (entendu).
Qu’on le veuille ou non, « cela » passe, à notre « insu » (l’insu étant ce que l’on sait sans le savoir, c’est-à-dire sans avoir encore pris conscience du fait qu’on le savait, parce qu’on a attrapé « cela » par contact, par proximité, par relation, en passant…), et que le passeur, comme le passage, sont tels malgré eux : c’est dans l’air ou dans l’erre, comme on voudra.
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Romans
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Je vais bien, ne t'en fais pas de Olivier ADAM
En rentrant de vacances, Claire apprend que son frère a quitté la maison. Personne ne sait pourquoi. Depuis, elle reçoit des cartes postales de lui, envoyées de villes toujours différentes. Elles sont rares mais il y exprime toujours la même chose : il aime sa sœur, il va bien mais il ne rentrera pas. Il ne dit pas pourquoi il est parti.Lorsque Claire a une semaine de congé, elle décide de partir à la recherche de son frère en partant de la ville d'où provient sa dernière carte. Là-bas, elle va découvrir une partie de la vérité sur la disparition de son frère. Elle rentre à Paris et reprend son travail. Lors d'une fête, elle rencontre Julien. Celui-ci va faire la lumière sur toute cette histoire.
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Films
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Incendies de Denis VILLENEUVE
A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l’existence. Jeanne voit dans cet énigmatique legs la clé du silence de sa mère, enfermée dans un mutisme inexpliqué les dernières semaines précédant sa mort.
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Je vais bien, ne t'en fais pas de Philippe LIORET
Un fils qui disparaît du jour au lendemain cristallise toutes les attentions et angoisses de sa sœur jumelle qui sent un lien indéfectible avec lui. A partir de là, le réalisateur analyse les comportements du père et de la mère étrangement placides face à cette disparition. Il dissèque également les mensonges, les silences, les souffrances de l’adolescence et l’anorexie dont la jeune femme est atteinte. Le manque de communication et de dialogue, la peur d’exprimer ses sentiments d’amour sont à l’origine de bon nombre de névroses familiales. Un film sobre, profond et bouleversant.
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Nouvelles publications
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L’intégration transgénérationnelle par Thierry Gaillard
L’auteur présente une perspective d’ensemble des phénomènes transgénérationnels qui nous concernent tous. Il fait appel à des notions classiques, notamment les mécanismes de transfert, pour analyser le fonctionnement des lois transgénérationnelles. Il approfondit les perspectives contemporaines en se référant au savoir des Anciens sur le « transgénérationnel ». Ainsi, l’œuvre de Sophocle se présente comme un précieux cas d’école et permet à nos connaissances de franchir un nouveau cap.
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Intégrer ses héritages transgénérationnels par Thierry Gaillard
En plus de se référer à des exemples de thérapies transgénérationnelles contemporaines, l’auteur s'inspire du modèle d’intégration employé par Sophocle dans ses célèbres tragédies. Avec ces savoirs traditionnels, nos connaissances des lois transgénérationnelles bénéficient d’un apport essentiel.
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