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Sophocle, grand maître du transgénérationnel

A toutes et tous bonjour,

Sophocle, le génial tragédien Grec fut pleinement reconnu de son vivant et reste une référence incontournable de la littérature classique. Avec Euripide et Eschyle, Sophocle domine de la tête et des épaules toute la production littéraire culturelle de la grande Athènes, berceau de notre démocratie. Mais cette reconnaissance, aussi importante soit-elle, reste, et de loin, incomplète. Elle ne porte que sur la partie visible de l’iceberg. Un peu comme si l’on n’avait retenu de Leonard de Vinci que ses machines révolutionnaires en oubliant de reconnaître la génialité de ses peintures.

Certes, les académiciens sont unanimes à encenser le grand homme et lui garantir l’immortalité. Mais leur domaine d’expertise n’a jusqu’ici pas intégré la dimension traditionnelle et thérapeutique de l’époque, indissociable de l’œuvre. Il aura fallu découvrir l’architecture transgénérationnelle qui sous-tend l’œuvre de Sophocle sur Œdipe pour restaurer ce lien avec les savoirs thérapeutiques traditionnels. Dans un article rédigé pour Geneasens, Thierry Gaillard, psychanalyste, revient sur le contexte si particulier de l’époque de Sophocle pour mieux comprendre les messages qu’il a glissés entre les lignes de son œuvre.

Dans la mythologie grecque, « Thémis » signifie « la loi divine », elle est la déesse de la justice immanente, c'est-à-dire la justice qui ne passe pas par la médiation d'une procédure judiciaire humaine, mais qui relève directement de la justice des dieux qui sont les gardiens du cosmos et du bon ordre des choses. Dans cette mythologie les dieux frappent tous ceux qui viennent troubler l'ordre de l'univers. Selon Ivan Boszormenyi-Nagy, un psychanalyste d'origine hongroise et l'un des pères de la thérapie familiale il existe une « loyauté familiale invisible. C’est dans cet ordre d'idées que l’on trouve la notion de « justice immanente à l’intérieur de chaque arbre généalogique » et de comptabilité des mérites et des dettes. Dans l’étude partielle du cas que nous vous proposons de découvrir, vous pourrez constater que « Madame Martin » véritable « Thémis » de son histoire familiale, a voulu remettre (inconsciemment) de l’ordre dans son univers généalogique, en réparant l’injustice de son grand père à l’égard des esclaves noirs.

Comme nous l’avions promis, un annuaire des professionnels de l’analyse transgénérationnelle est en cours de développement et sera accessible dès la prochaine newsletter. N’oubliez pas également que vous êtes invités à contribuer à l’enrichissement et à l’amélioration du site.

Bien cordialement à toutes et tous,

Pierre Ramaut
Coordinateur de Geneasens

Dictionnaire

Sophocle, grand maître du transgénérationnel par Thierry Gaillard

Parce qu’il défend une thérapeutique de l’âme des hommes, concernant leur advenir en tant que sujet, Sophocle ne saurait se contenter des artifices mis en place par les nouvelles lois sensées faire table rase des héritages transgénérationnels inconscients. Avec l’épidémie de peste au début d’Œdipe-roi Sophocle dénonce les conséquences néfastes pour une cité d’avoir perdu ce rapport aux origines : un roi qui ne se connait pas et qui ignore l’identité de ses géniteurs. Dans les deux pièces qu’il consacre à Œdipe, Sophocle révèle le fonctionnement de certaines lois non écrites, notamment en ce qui concerne les aliénations transgénérationnelles et leur intégration. Son message est fidèle aux anciennes traditions prescrivant la nécessité de purifier son âme, de la libérer du poids des événements non intégrés, qu’ils soient conscients ou inconscients, visibles ou invisibles, ou hérités des ancêtres. Qu’un tel enseignement se retrouve entre les lignes des écrits de Sophocle n’a rien de surprenant puisque les anciens Grecs reconnaissaient aux œuvres poétiques des vertus thérapeutiques, allant jusqu’à les utiliser dans des cures, par exemple à Épidaure.

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Témoignage

Thémis et la justice immanente de la famille Martin par Pierre Ramaut

Dans le cas de Madame Martin, il est probable que la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage ait été choisie inconsciemment, pour la programmation de la naissance de sa fille. Car l’inconscient fait des calculs et peut programmer les événements personnels importants comme l’engendrement d’une filiation.
Lorsqu’elle se rend compte de la signification de cette date hautement symbolique qu’est la libération de l’esclavage, le premier mouvement de Madame Martin est de penser que c’est un bon signe pour sa fille. Mais tout compte fait, elle se rendra compte par la suite que c’est elle qui s’est libérée enfin d’une position d’esclave dans laquelle elle s’était mise pour payer la dette de son grand-père. En effet, elle avait vécu toute sa relation sous l’emprise du père de sa fille - avec lequel elle n’était pas mariée - de race noire et dont les arrières-arrières grands-parents étaient des esclaves. Elle pense maintenant qu’il avait, inconsciemment, envie de venger ses aïeux humiliés en traitant en esclave la descendante de l’esclavagiste raciste.
Elle était devenue esclave, elle « la Blanche », au point que son compagnon avait eu le droit de vie et de mort sur ses trois grossesses dont deux avortements, avant la naissance de leur fille métissée. Le géniteur n'ayant pas reconnu son enfant – de la même façon que l'aurait fait un « Blanc » lors d'une naissance d’un petit métis au temps de l'esclavage - elle donne donc son nom de famille à sa fille avec fierté. D'autant plus que celui-ci « Martin », venant du grand père esclavagiste, va s'éteindre puisque les frères de Madame Martin n'ont eu que des filles.
Ironie du sort : la seule enfant qui porte le nom du grand père raciste est une enfant métisse ! Le grand-père peut se retourner dans sa tombe: son nom est aujourd’hui porté par une enfant de couleur. Thémis a frappé fort !

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Bibliographie

Les passeuses d'histoires  par Danièle Flaumenbaum

Devenir grand-mère aujourd’hui, c’est se sentir habitée d’une énergie nouvelle, c’est vivre un « deuxième printemps ». C’est aussi, plus qu’on ne le croit, un moment de fragilité et de transformation intérieure, et la parole est capitale pour que chacun trouve sa place dans la famille : les grands-parents, les enfants devenus parents, les gendres, les belles-filles et, bien sûr, les petits-enfants. Ce livre parle d'une transmission nouvelle pour "conjurer", par la parole, les transmissions folles et fausses que les générations précédentes nous ont léguées en ce qui concerne le domaine de la sexualité et de la mort.

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Documentaire

Nous recherchons des témoins pour un film documentaire sur les répétitions des schémas familiaux.

Marion Azaïs est diplômée d’un master 2 en psychologie (mention neurosciences comportementales). Elle porte actuellement un projet de documentaire « De Fils en Aiguilles » sur les répétitions des schémas familiaux et le transgénérationnel. Marion souhaite laisser la parole à des personnes qui ont conscience de ces répétitions, qui les ont vues ou vécues, qui les ont arrêtées ou non. L’objectif de ce documentaire sera de faire connaitre cette façon d’entrevoir la vie. Cette possibilité que l’on a, par ce biais, d’avancer, d’arrêter des « malédictions », de vivre sa vie et non celle dictée par nos ancêtres. Deux autres documentaires - concernant la fibromyalgie et la schizophrénie - sont en cours de création par Marion. Si la réalisation a touché le cœur de Marion, elle n’en a pas moins oublié ses aspirations pour la psyché humaine. Geneasens fait donc appel aux personnes qui souhaiteraient témoigner devant la caméra de Marion. Ce documentaire a pour vocation d’être diffusé, des contrats de cession de droits à l’image seront donc signés entre les interviewés et la réalisatrice. Si vous êtes intéressés, nous vous invitons à prendre contact avec Geneasens qui transmettra les candidatures.

Contacter Geneasens

Exposition et conférence

La salle des pendus de Christian Boltanski au Mac's

La transmission entre les générations, les traces et les traumatismes du passé, les fantômes individuels et collectifs et la mort, sont des sujets majeurs qui jalonnent l’œuvre de Christian Boltanski. Ces différentes thématiques sont aussi celles de la psychanalyse transgénérationnelle. L’engagement artistique de Boltanski relève véritablement d’une thérapie, par un retour sur les traces et les traumatismes du passé, soit à partir de son histoire personnelle, soit à partir de celle d’anonymes. Qu’il s’agisse d’évocations autobiographiques ou étrangères à son histoire, l’artiste restitue des faits relatifs à l’enfance, à la famille, à la mort et à la mémoire. L’obsession de la mort traverse une grande partie de son œuvre. A l’occasion de l’ouverture de Mons 2015, Capitale européenne de la Culture, le MAC’s (Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles) propose à Christian Boltanski sa première grande exposition muséale en Belgique.
A cette occasion, le 8 mai 2015, Pierre Ramaut, psychanalyste transgénérationnel, fera découvrir certains éléments théoriques et pratiques de la psychanalyse transgénérationnelle en lien avec les sujets abordés dans l’œuvre de Christian Boltanski…

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